Littérature et culture numérique
(introductions - moi)
Littérature et culture numérique
- S’interroger sur le numérique
- S’interroger sur la culture numérique
- S’interroger sur la littérature numérique
- S’interroger sur la littérature à l’époque du numérique
- Proposer une réflexion théorique sur la littérature en général
- Proposer une réflexion théorique sur le monde
Le séminaire depuis 2015
- 2015: littérature pornographique
La pornographie a toujours été à la pointe de la technologie. Coïncidence? - 2016: littérature et réalité
Différentes réalités, mais le «virtuel» n’est pas pour autant «faux» (se rencontrer par les moyens virtuels, c’est se rencontrer pour de vrai). - 2017: littérature et espace
Le numérique reconfigure nos rapports à l’espace. L’organisation de l’espace est fondamental. Les espaces numériques, qu’on a cru très versatiles, sont en réalité beaucoup plus rigides qu’on peut le croire. - 2018: littérature et éditorialisation
En quoi l’édition dans les environnements numériques est-elle différente de l’édition traditionnelle? Il y a une fusion entre architecture de l’espace et contenus. - 2019: l’écriture
Toutes les questions d’organisation du réel, d’habitation de l’espace, sont des questions d’écriture. Les processus qui régissent nos environnements sont le résultat de processus d’écriture: échanges de caractères transférés via des câbles grâce à des protocoles. Le numérique donne un nouveau sens à la littérature, discipline de l’écriture par excellence. - 2020: le code
De la question de l’écriture naît la question du code. Les environnements numériques sont structurés par du code. Le code est un langage (pour les machines), une forme d’écriture qui a un sens (comme le français ou l’anglais), mais principalement pour les machines. Le code a été longtemps snobé par les littéraires, mais pourquoi?
Objectifs cette année
Il y a nécessité, voire urgence de comprendre le code pour les humanistes aujourd’hui.
Pourquoi?
==Le code décide de la structure du monde dans lequel nous vivons.==
Le code, c’est les normes du monde dans lequel nous habitons – beaucoup plus que les lois de nos gouvernements.
Le code est beaucoup trop important pour être laissé aux seuls informaticiens.
Quelques lignes de code, déployés par Google par exemple, auront un impact beaucoup plus grand que des lois adoptées par un gouvernement.
La question du code n’est plus simplement une question technique, mais une question politique, économique et sociale. Il est donc urgent de pouvoir le lire, et de pouvoir agir sur lui.
Objectifs du séminaire:
- Comprendre ce qu’est le code
- S’interroger sur le rapport entre code et écriture
- S’interroger sur le rapport entre code et littérature
- S’interroger sur le rapport entre code, culture et politique
- S’interroger sur ce qu’est le monde à l’époque du code
Les sciences humaines s’occupent des textes, par contraste avec les sciences sociales. L’humanisme propose une herméneutique (interprétation) des textes écrits par des êtres humains.
Comprendre le sens est différent de simplement expliquer (mettre à plat): l’interprétation est une plongée en profondeur des textes, qui n’a potentiellement jamais de fin (contrairement à l’explication qui, elle, a une fin).
L’humanisme, c’est aussi de considérer tous les textes – pas seulement ceux issus de la «Littérature» avec un grand «L». La bande dessinée par exemple peut être une littérature intéressante à étudier.
Le code aussi peut être intéressant à analyser. Il n’est pas neutre. Il faut le lire, l’interpréter comme un texte.
Le texte a une épaisseur, un sens qui est aussi culturel et politique. Ce n’est pas seulement un ensemble d'instructions, mais aussi un ensemble de valeurs véhiculées.
S’interroger sur ce qu’est le monde à l’époque du code: la différence entre un logiciel propriétaire (Zoom, Teams, Microsoft Word) et un logiciel libre (Jitsi) est cruciale: c’est la possibilité de comprendre le fonctionnement (lire le code).
Pourquoi le code?
Le «numérique» ne peut être assimilé à une seule forme. Comparer deux systèmes informatiques de nature complètement différente (un iPhone vs un ordinateur Linux; Zoom vs Jitsi) est aussi absurde que de comparer «une ferrarri à un vélo» (deux moyens de locomotion, certes, mais fondamentalement hétérogènes).
Édition numérique (et éditorialisation): structurer le monde et repenser les structures du monde par les dispositifs du numérique.
Lire le code comme un texte: tout compte! La structuration, les valeurs, les techniques…
Code studies
Le champ «émergeant» (depuis 15 ans…) des code studies consiste justement à lire le code à partir d’une interprétation humaniste pour en faire une interprétation politique et sociale.
Platform studies: étude des plateformes comme Netflix (type de narration, comment Netflix change la structure narrative des films par exemple).