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(parenthèse sur le format d’un papier, d’un article scientifique)

Versions

Git en particulier comme protocole de versionnement1.

Le concept de «version» repose fortement sur l’informatique.

Nous laissons souvent des considérations techniques aux informaticiens, de même pour le versionnement. Ce n’est pas d’être «geek» que de se préoccuper de choses techniques comme les versions en sciences humaines, c’est même au cœur du travail des chercheurs.

Les états du texte

Les questions d'«états du texte» sont pertinentes à évaluer.

Exemple: Essai de poétique midiévale de Paul Zumthor.

On sait qu’il n’y a pas nécessairement un seul texte unique qu’il faudrait découvrir, mais plusieurs états ou versions (selon les approches philologiques). Un courant selon Lehrman, il faudrait «remonter au texte idéal» (celui que voulait l’auteur).

D’où un important renouveau dans les études médiévales récemment: les études de manuscrit ont la cote, les éditions doivent être refaites parce que toutes celles faites avant les années, disons, 70-80, sont relativement désuètes.

Justine Robidas

Au lieu de se concentrer sur «l’œuvre», il faudrait se concentrer sur «le document».

Le «scribe» (Plottin dans les ennéades) doit retranscrire la pensée (celle-ci est considérée comme la plus importante). Mais le scribe n’est pas toujours un imbécile, c’est parfois quelqu’un de très savant. Il peut faire des choix éditoriaux: il peut prendre la décision de changer un mot (parce qu’il croit qu’il convient mieux que l'«original», parce qu’il convient mieux à l’ère du temps (l’ouvrage qu’il copie étant ancien), etc.).

L’étude des manuscrits (dans la philologie lehrmanienne) cherche à «recréer» un texte idéal «qui n’existe pas» (selon Marcello): c’est ce qui consiste à «établir un texte», un stemma.

La nouvelle philologie étudie plutôt des documents.

Léonard de Vinci a produit l’homme de Vitruve à partir d’une interprétation de textes qui lui sont parvenus (mais jamais le manuscrit original de Vitruve).

La matérialité est très importante dans l’étude des textes: lorsqu’on lit une édition à laquelle il manque 40 pages, on a un déficit très concret qui dépend fortement du support.

La multiplication de fichiers

La plupart des étudiants et chercheurs en sciences humaines n’ont pas de protocole de versionnage. Les pratiques sont souvent aberrantes (texte-final.doc, texte-final2.doc, texte-v2.doc, etc.), menant souvent à la multiplication des fichiers ou à leur écrasement successif, généralement un non-choix. Cela mène à l’impossibilité de collaborer, de retrouver des états antérieurs, etc.

Un protocole de versionnage: git

Git est un protocole de versionnage relativement complexe, qui ne convient pas toujours aux usages.

Il est très important de dissocier le protocole Git (logiciel ouvert et libre à 100%, sous licence GPL) des plateformes qui permettent d’interagir avec Git.

Git a été inventé par Linus Torvalds (créateur du kernel Linux) en 2005 pour répondre à un besoin urgent, gérer les versions du code source du kernel de Linux.

Petit panorama des plateformes git:

Notions de base

Git n’enregistre pas automatiquement tous les changements. Git enregistre seulement des morceaux de texte (appelés blobs).

Notions fondamentales:

(exemples de Marcello dans le terminal)


  1. Antoine Sweeney mentionne que selon l’Office, c’est «versionnage» http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8361520 ↩︎