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BROUILLON

La médiation numérique des arts de la scène: l’exemple de MemoRekall

Conférence donnée par Clarisse Bardiot.

MemoRekall est une plateforme web d’annotation qui peut servir à tout type de document vidéo (donc pas les captations de danse ou de théâtre).

Intérêts de Clarisse Bardiot: Qu’est-ce que le numérique change dans les spectacles? (Capteurs, vidéos sur la scène, etc.)

Problème de «préservation» des arts de la scène, de nature éphémère. Les artistes des arts de la scène sont souvent confrontés à des problèmes d’obsolescence. Les technologies utilisées pendant la création sont souvent obsolètes le jour de la représentation (il s’écoule par exemple 4 ans entre le début de la création et le premier jour de représentation), si bien que les spectacles sont souvent obsolètes lorsqu’ils sont joués.

Objectifs de Rekall

Un moyen pour comprendre le processus créatif dans les arts de la scène: assister aux répétitions. Les traces nativement numériques sont complémentaires aux traces non numériques.

Atout: avoir accès aux disques durs des artistes. Problème: on se retrouve rapidement avec des quantités phénoménales de fichiers (ex. 20000 documents pour un seul chercheur). Il faut donc des outils pour analyser ces processus de création.

Rekall est un logiciel en réponse à cette problématique. C’est un prototype, donc mal maintenu (au gré des financements), peu documenté et plein de bugs (fragile).

Objectif: combiner close reading et distant reading. Lier les visualisations de données (ex. nuage de points) à leur document source (ex. 1 point vers son document correspondant).

Rekall permet de lier différents types de fichiers en même temps, c’est donc un outil de recherche multimodal.

Annotation collective (les arts de la scène sont d’ailleurs un travail collectif).

Il n’y a pas d’ontologie imbriqué dans le logiciel.

Rekall présente les collections de fichiers par auteur et chronologie (grille à 2 axes) pour suivre l’évolution du travail de création. Il peut ajouter une 3e dimension à partir des métadonnées extraites des fichiers.

(Très souvent les métadonnées sont erronnées.)

De Rekall à MemoRekall

Il y a une volonté des théâtres d’investir dans les outils numériques.

Comment faire de la médiation en classe? Alors que le papier ou le document PDF ne correspond plus aux demandes ni des élèves/enseignants/médiateurs.

Aujourd’hui, la présentation d’un spectacle se fait avec des documents numériques, des vidéos, des sites web, des bibliothèques (ex. Europeana), des bases de données.

Les enseignants veulent d’autres outils que les documents de type Microsoft Word ou PDF.

Comment expliquer les documents audio-vidéo qui sont très complexes?

MemoRekall: un logiciel web libre, gratuit et open source.

C’est à la fois un outil d’écriture et d’annotation (pour annoter des vidéos).

Le logiciel permet de réaliser des «capsules». Les usages sont beaucoup plus larges que les seuls spectacles vivants.

Exemples de documents aussi utilisés: le storyboard.

Carnets de notes numérisés.

Le point de départ d’une captation est une captation vidéo, à laquelle on peut ajouter des annotations textuelles (comme es «surtitrages») mais aussi tout type de fichier (affiché en marge de la vidéo, comme un document PDF). Si on utilise AutoCAD, on peut joindre un plan.

On peut aussi relayer des documents web, des pages web, à la captation vidéo. L’ensemble constitue une capsule MemoRekall.

Redocumentarisation (Zacklad): redocumentariser, c’est-à-dire documenter à nouveau, permettre à un bénéficiaire de faire ses ajouts sémiotiques, suggérer des parcours de lecture différents…

2 dimensions: une dimension interne et une dimension externe.

À chaque fois que l’on consulte un document numérique, on est appelé à le redocumentariser, car les machines vont rejouer le document (chaque lecture n’est pas solidaire de l’original, ex. lorsqu’on utilise une machine différente).

Deux approches

!{Processus de création d’une capsule selon Clarisse Bardiot](processus-bardiot.png)

Où sont les documents?

Bon côté: «les GAFAM travaillent pour nous». Codec/decodec: les vidéos hébergées sur YouTube ou Vimeo sont réencodées par les plateformes.

Les compagnies ont tendance à mettre les captation sur ces plateformes (ce qui n’est pas sans poser problème de droit d’auteur). Le logiciel MemoRekall ne crée pas une copie de la vidéo (ce qui évite les problèmes de droits d’auteur), les annotations sont faites de manière détachée.

Le logiciel est plutôt facile d’utilisation, l’enjeu n’est donc pas dans son utilisation mais plutôt au niveau de l’écriture.

Importance non seulement de montrer les protocoles pour utiliser le logiciel (permettant l’appropriation des utilisateur·trices), mais aussi d’être à l’écoute des usages (quelles fonctionnalités manquent pour les artistes sur le terrain?).

Usages

Questions

Question sur la pérennité des capsules, des exports: puis-je lire une capsule sans le logiciel web? Suis-je tributaire de l’hébergement de l’application web, ou puis-je en faire une lecture autonome, «encapsulée», ex. hors ligne? Car oui, les capsules sont accessibles dans un format et des protocoles ouverts et libres (HTML5), mais toujours stocké sur 1 seul serveur…? Les fichiers (XML) sont-ils d’une utilité pour les «lecteurs humains» (est-on capable d’y lire les annotations, les commentaires) ou sont-ils à toute fin pratique inutilisables en dehors de MemoRekall (ex. car trop bruyants)?