Les avancées théoriques issues de méthodologies élaborées par l’anthropologie britannique : le fonctionnalisme et l’approche situationnelle
En Angleterre, on a déjà vu l’hyperdiffusionnisme.
Les grands anthropologues anglais font beaucoup de terrain (surtout à travers l’empire colonial). La plupart se connaissent bien et partagent beaucoup de notions théoriques.
Quelques pionniers :
- Alfred Cort Haddon (1855-1940)
- Un des fondateurs de l’anthropologie britannique moderne
- Il travaille essentiellement sur les apports de la généalogie
- Il travaille à la reconnaissance de la discipline dans l’institution.
- Charles Seligman (1873-1940)
- Il essaye de reconstituer l’histoire orale des sociétés qu’il étudiait, considérant que les modèles culturels devaient être réinsérés dans une perspective diachronique pour être pleinement compris.
- Il montre ainsi « comment une structure sociale, en apparence très systématisée, s’est tantôt dégagée, tantôt maintenue, à travers une succession d’événements changeants (guerres, migrations, rivalités, conquêtes) » (C. Lévi-Strauss, Anthropologie structurale).
Texte de Rivers
Rivers présente l’approche généalogique. Il soulève des enjeux éthiques.
Le texte rédige son texte au « je » – ce qui est singulier pour son temps (parution en 1900).
Le texte est assez précurseur pour son époque.
Comme le propose Malinowski, le chercheur de terrain peut-il vraiment complètement disparaître?
Contexte, fonction et système
Les fonctionnalistes veulent rompre tant avec l’évolutionnisme qu’avec le diffusionnisme : ils rejettent les reconstructions historiques hasardeuses.
L’objet d’étude n’est plus l’histoire des sociétés humaines, mais bien les sociétés humaines actuelles.
Le fonctionnalisme critique l’évolutionnisme et le diffusionnisme : ceux-ci isolent les faits sociaux de leur contexte social en les considérant comme des survivances ou des sériations culturelles (Sapir).
Conséquence : une société peut être étudiée sans référence à son passé.
Contexte, fonction et système
Les fonctionnalistes veulent rompre tant avec l’évolutionnisme qu’avec le diffusionnisme ; ils rejettent les reconstructions historiques hasardeuses.
Problème majeur dans l’étude fonctionnaliste des traditions orales : s’il n’y a rien d’écrit, l’histoire de ce peuple est-elle fiable?
Ce n’est pas parce qu’on a une tradition qu’on a une histoire. D’ailleurs, la Bible n’a pas été traduite (ou copiée) de manière uniforme à travers les époques, si bien qu’en Amérique du Nord, on peut avoir une vie remplie de péchés, se repentir avant sa mort, et aller au Paradis; ce n’est pas le cas en Angleterre.
Approche du départ du fonctionnalisme : l’objet d’étude n’est plus l’histoire des sociétés humaines, mais bien les sociétés humaines actuelles. Le fonctionnalisme isole les faits sociaux de leur contexte social en les considérant comme des survivances ou des sériations culturelles (Sapir). Cela a pour conséquence d’ouvrir la possibilité d’étudier les peuples sans considérer leur histoire.
Postulat du fonctionnalisme radical
En quelques points :
- Unité fonctionnelle de la société;
- Tous les éléments constitutifs d’une société exercent une fonction;
- Chaque élément constitutif d’une société est indispensable. son bon fonctionnement.
En gros : tout ce qu’une société fait a une fonction.
Cela entraîne un type d’analyse où :
- L’homme en société peut faire l’objet d’une science positive;
- Les mécanismes de la société ont des similitudes avec le biologique;
- Toutes les sociétés obéissent à des lois de fonctionnement identiques;
- Les structures sociales sont premières par rapport aux individus et explicatives par rapport à eux;
- On n’a pas besoin de l’histoire pour comprendre les sociétés observées.
Les fonctionnalistes prennent un besoin de base (par exemple, se reproduire) comme point de départ aux institutions culturelles (par exemple, le mariage, qui découle de la reproduction). Enfin, ils cherchent à montrer que toutes les sociétés humaines, à travers leurs différences, répondent aux mêmes besoins; ils tentent ainsi de dégager des règles/lois qui correspondent à ces besoins transversaux.
Mise en place de l’analogie organiciste
Un organisme vivant est un ensemble d’éléments reliés les uns aux autres pour former un tout intégré. Chaque élément participe, contribue au fonctionnement de l’ensemble.
Similairement, une société peut être considérée comme un tout intégré au sein duquel chaque institution remplit une fonction, c’est-à-dire participe à la bonne marche de l’ensemble. Chaque institution sociale concourt donc à la continuité de la vie sociale.
Donc, les différentes institutions sociales ne peuvent plus être considérées isolément, mais elles doivent être mises en relation car elles sont interdépendantes, tout comme les organes du corps.
Dans chaque type de civilisation, chaque coutume, chaque objet matériel, chaque idée, chaque croyance remplissent une fonction vitale, ont une certaine tâche à accomplir, représentent une part irremplaçable d’un ensemble organique.
(Malinowski)
L’observation participante
Règles de la méthode :
- L’enquêteur doit d’abord se dépouiller de ses préjugés personnels et des préconceptions résultant de sa propre formation.
- Il cherchera à réaliser son intégration en apprenant la langue, en partageant la vie quotidienne du village, en se faisant accepter comme l’un des membres de la communauté.
- Il se fera l’historiographe fidèle de l’existence du groupe en collectant des faits saisis « en acte » dans le cadre d’un procès-verbal de constat (et non pas à la suite d’une simple information).
- Il distinguera divers paliers du réel : celui de la coutume théorique, charte officielle du groupe; celui de la pratique réellement suivie; celui de l’interprétation que le groupe fait lui-même de ses différents modèles de comportement.
Ce dernier point est particulièrement important, parce qu’on le retrouve partout.
« Se dépouiller de ses préjugés personnels et de ses préconceptions »? Cela est impossible au premier abord, strictement parlant. Cependant, avec du temps, on peut commencer à faire partie du groupe de manière plus fluide.
« Devenir un membre de la communauté »? On ne peut modifier son identité (provenance, couleur de peau, sexe, etc.).
Cette méthode est devenue la signature de l’anthropologie sociale.
Caractéristiques :
- Immersion du chercheur dans la société qu’il entend étudier et pendant une période assez longue (idéalement plusieurs années).
- Participer aux dynamiques sociales pour rendre sa présence la moins dérangeante possible.
Limites ou atouts (données quantitatives / données qualitatives) : la recherche est presque nécessairement dirigée vers des ensembles sociaux numériquement réduits et relativement stables.
Risque : si les précautions ne sont pas prises, on risque d’essentialiser une population de millions d’individus sur la seule observation d’un village particulier.
Malinowski parle du manque d’étiquette : on se comporte mal (sans le vouloir); et c’est comme ça qu’on apprend.
Il faut savoir dans quel champ épistémologique on se place; il faut avoir des données; mais il ne faut surtout pas que la méthodologie fausse le terrain; on ne doit pas forcer les résultats en fonction de l’objectif de l’enquête.
Utilisation du journal : le recours au carnet de notes pour consigner ses observations est très important, Malinowski le souligne. On ne peut pas traîner un carnet de notes dans toutes les dynamiques sociales (ce serait inapproprié dans certaines circonstances); mais on peut se remémorer après un événement et faire la consignation. Surtout, on doit relire ses notes à répétition.
Le terrain comme rite de passage?
L’expérience de terrain est encore regardée comme une étape importante dans la carrière de tout anthropologue.
Le moment le plus important de notre vie professionnelle reste le travail de terrain, qui est à la fois notre laboratoire et notre rite de passage : le travail de terrain transforme chacun de nous en un véritable anthropologue.
(Georges Condominas)
L’habitude
Malinowski note l’importance de noter rapidement les nouveautés, au risque de perdre l’habitude et de l’oublier (ayant passé outre le choc).
Bronislaw Malinowski (1884-1942)
Polonais ayant fait des études en mathématiques, la lecture du Rameau d’or le fait tout abandonner pour entreprendre une formation en anthropologie.
Il est décrit comme un faible théoricien.
Pour Malinowski, la culture est un appareil instrumental destiné à satisfaire les besoins physiologiques qui se posent à l’homme. Exemples : les relations de parenté sont une réponse aux besoins de reproduction, l’hygiène aux besoins de santé, etc.
La kula : système d’échange inter-tribal mélanésien
Malinowski remarque que des échanges se font entre les membres de la communauté, mais que ces échanges (non monétaires) sont très codifiés. C’est ce qu’il appelle la kula.
Malinowski remarque que ce système d’échange suit une trajectoire bien particulière de rotation entre les îles. Ces trajets demandent beaucoup de temps et de ressources, des rites de magie y sont associés, et surtout les objets échangés sont dépourvus de valeur marchande.
Ces objets (bracelets, coquillages) ont une valeur symbolique. On sait à tout moment où se situent ces objets. Plus un objet circule, plus il gagne en prestige.
Il y aura de la concurrence : sachant qui détient les objets de prestige, on sera tenté de le dérober; à plusieurs, cela implique l’émergence d’une concurrence.
En suivant la circulation de certains objets, Malinowski a reconstitué une institution (qui n’est pas écrite), limitée à un tissu social bien particulier. Ses informateurs sont incapables de lui en dire sur les autres systèmes ou institutions existantes. Cela implique une nécessaire prise de distance, pour avoir une vue d’ensemble qu’on ne peut avoir avec le nez collé sur le phénomène.
Malinowski en vient à la conclusion que ce système en est un de réciprocité. La réciprocité représente donc la fonction sociale remplie par le système.
Toutes les sociétés, selon Malinowski, fonctionnent selon la réciprocité.
Rapports entre magie, religion et science
(Passé très rapidement) La religion a d’autres fonctions que sociale. La magie permet d’expliquer des choses qu’on ne comprend pas.
La sexualité
Malinowski pense que le complexe d’Œudipe ne fonctionne pas dans toutes les sociétés. On fait des enfants non simplement par plaisir (Malinowski ne remet pas en cause le plaisir sexuel), mais principalement comme réincarnation des ancêtres.
Autres thèmes explorés
Malinowski a consacré certains travaux au droit.
Les journaux de terrain de Malinowski
Les journaux ont été publiés par sa femme après sa mort. Ils font l’effet d’une bombe dans le microcosme de l’anthropologie sociale. Il y a des passages entiers sur la bêtise des niggers (un passage légitime même la colonisation belge…).
Mais des passages entiers décrivent l’intelligence des Trobriandais et sa joie à vivre avec eux.
Choc culturel?1
Alfred Reginald Radcliffe-Brown (1881-1955)
Il fait de l’anthropologie résolument sociale en s’appuyant sur la sociologie française.
Il introduit la notion de structure dans la discipline.
Il remet en cause les besoins biologiques expliquant la théorie du besoin de Malinowski : ce n’est pas le biologique, l’organique qui explique le social, mais au contraire, le social qui fonctionne comme le biologique, à la manière d’un corps vivant. Le biologique sert donc ici de modèle méthodologique, mais n’intervient pas comme tel dans l’analyse.
Radcliffe-Brown a comme ambition de découvrir des généralisations, des uniformités et non des différences (un peu comme le modèle sociologique français).
Dans la lignée du fonctionnalisme, il propose une théorie structuro-fonctionnaliste.
Pour Radcliffe-Brown, l’anthropologie est une science. En tant que science, elle doit ne pas décrire des relations particulières dans un groupe, mais mettre au jour le type de relations sociales qui unissent des catégories d’individus (père/fils, frère/sœur, etc.).
Lèobservation « scientifique » n’est pas un gage suffisant de scientificité, et n’est qu’un moment de l’analyse. L’observation participante n’est pas une fin en soi.
Le chercheur doit aussi décrire, comparer, classifier et tâcher d’aboutir à des lois générales.
Radcliffe-Brown théorise ainsi le structuro-fonctionnalisme : la fonction d’une dynamique sociale doit être observée, certes; mais c’est le sens qui y est attaché qui intéresse l’anthropologue.
La structure sociale
Ce sont des relations sociales qui unissent les individus; cet ensemble forme un ensemble intégré; c’est un réseau complexe; un ensemble de relations entre éléments (et non pas un simple ensemble d’éléments); c’est donc ce qui persiste lorsqu’on change les éléments.
Pour Radcliffe-Brown, ce sont les structures qui sont importantes, à une échelle micro.
Chaque structure sociale possède une fonction.
Radcliffe-Brown rejette les explications particularistes qui refusent toute comparative; pour lui, les règles et lois s’appliquent dans toutes les sociétés.
Distinction entre les recherches idiographiques et les recherches nomothétiques
Radcliffe-Brown trouve que la discipline anthropologique mélange science, histoire et théorie.
Le but d’une recherche idiographique est de valider des propositions ou des affirmations de fait particulières.
Une recherche nomothétique vise, au contraire, à obtenir des propositions générales.
La nature d’une recherche se définit par le type de conclusions qu’elle vise à obtenir.
L’histoire est essentiellement idiographique.
L’ethnographie est aussi idiographique.
L’explication historique des institutions et leur compréhension théorique sont souvent confondues, ce que reproche aux anthropologues Radcliffe-Brown.
Les documents historiques manquent d’ailleurs dans les sociétés primitives, ce dont dépend pourtant « l’authenticité » l’anthropologie sociale.
(A. R. Radcliffe-Brown, Structure et fonction dans la société primitive, 1924-1949)
Apports de Radcliffe-Brown
Radcliffe-Brown rejette les explications particularistes qui refusent toute perspective comparative.
Il influence toute une génération d’anthropologues en introduisant la notion de structure comme objet d’étude privilégié, cherchant à dépasser les limites étroites de l’ethnographie pour atteindre les principes structurants de la vie sociale.
Radcliffe-Brown tente d’ailleurs de comprendre le totémisme en le reliant au phénomène plus général de la relation entre l’homme et la nature. Durkheim parle du totem comme du drapeau national permettant l’unification et la ritualisation. Radcliffe-Brown est en accord avec Durkheim, mais il note les oublis de son cadre théorique :
- il n’explique pas pourquoi ce sont précisément des plantes et des animaux qui sont choisis comme emblèmes;
- il explique la solidarité du groupe totémique (souvent un clan), mais ignore les relations entre les différents groupes totémiques d’une même société.
Interprétations de Radcliffe-Brown sur le totémisme :
- Le clan fait partie d’une société plus large, par exemple une tribu, qui a aussi une solidarité et le totémisme ne fait pas qu’unir les membres d’un même groupe totémique.
- Le totémisme exprime donc aussi une relation entre les différents groupes.
- Le totémisme exprime aussi l’unité de la société totémique toute entière en assimilant cette société à l’ensemble de la nature.
Edwards Evans-Pritchard (1902-1973)
Evans-Pritchard ne croit pas que l’anthropologie puisse correspondre à une science positive. Pour lui, l’anthropologie a besoin de l’histoire.
Il prône un rapprochement entre l’ethnologie et l’histoire et voit les recherches anthropologiques comme idiographique : l’anthropologie doit renoncer à ses ambitions théoriques et préférer l’interprétation à l’explication.
Cependant, l’anthropologie ne peut se contenter de comptes rendus synchroniques et doit comprendre une dimension diachronique.
Indirect rule : faire rayonner l’empire à travers les colonies par les chefs de tribus locales.
Witchcraft, Oracles and Magic among the Azande (1937)
Evans-Pritchard s’est intéressé à la magie.
Il s’oppose aux analyses de Tylor, Frazer et Levy-Bruhl qui pensaient que l’homme primitif avait une vision irrationnelle ou fausse du monde ou encore que ses perceptions de la réalité étaient biaisées par ses « croyances » en la magie.
Evans-Pritchard distingue le sorcier du magicien :
- Le sorcier accomplit certains rites, prononce des malédictions, possède des potions et des instruments de sorcellerie. Tout ce dispositif matériel est tangible et extérieur au sorcier.
- Le pouvoir du magicien réside dans sa propre capacité physique à causer le mal.
Certains phénomènes arrivent pour une raison (une maison mal construite s’effondre); mais parfois, certains phénomènes n’ont pas d’explication apparente (une maison bien construite s’effondre et tue quelqu’un). La magie sert d’explication pour les cas exceptionnels.
The Nuers (1940)
Classique de la littérature en anthropologie. C’est une fédération non centralisée.
Dans une société sans État, on fait des alliances selon les circonstances, avec les gens qui nous ressemblent le plus.
Un système politique est un équilibre entre des tendances opposées de fusion et de fission. Au plan local, deux groupes ont tendance à entrer en conflit et à se battre, mais face à une agression extérieure, ils uniront leurs efforts et ainsi de suite jusqu’à ce que la tribu trouve son unité face à une autre tribu.
Un groupe devient politique par rapport aux autres groupes.
Le livre a quelques défauts majeurs : au moment de l’écriture, les peuples concernés sont persécutés et rendus esclaves. Malgré sa focalisation sur le caractère historique (oups!), Evans-Pritchard a lui-même occulté le caractère dynamique de son époque en dépeignant une société figée.
Jack Goody (1919-2015)
Goody apporte un démenti à ces paradigmes dominants de l’étude des sociétés segmentaires en démontrant combien elles sont, elles aussi, affectées par l’histoire.
Goody remet en cause les sociétés segmentaires. Il montre que les segments bougent beaucoup; et que les alliances sont constamment transformées par l’environnement.
Il affirme que les anthropologues contemporains ont eu du mal à admettre certains développements, car ils entendaient se détacher de la notion de progrès chère aux évolutionnistes (en réaction excessive contre les évolutionnistes).
L’approche situationnelle
Cette approche s’abstient, par décision de méthode, de faire intervenir le caractère structurel/institutionnel des relations observées. C’est l’observation des phénomènes à l’échelle interactionnelle qui doit permettre de repérer les contraintes réelles de l’ordre social englobant. (Agier, 2009)
Le texte de Gluckman est en rupture avec la tradition anthropologique sur trois plans. Il prône une approche dynamique (avec l’approche situationnelle) dans laquelle les aires culturelles ne peuvent être étudiées de manière figée. Gluckman met l’accent sur les interactions entre les individus plutôt que les institutions. Enfin, il s’arrête davantage sur le contexte interactionnel plutôt que sur le background des individus ou sur les « cultures » au nom desquelles ils interagissent.
Michel Agier
L’approche situationnelle est très utilisée en contexte urbain, mais elle implique de se concentrer sur des événements très circonscrits, des « situations élémentaires ». Elle apporte des éléments de terrain qu’on n’a pas prévus.
Agier a formulé un cadre théorique qui met en relation l’individu, l’espace et la socialité.
L’espace en anthropologie
L’espace est un concept fondamental en anthropologie.
Il existe un moment à partir duquel la fusion des situations sociales et spatiales produit certains effets pertinents – c’est-à-dire quelque chose de nouveau, spécifiquement spatial – sur les rapports de classe et par ce biais, sur l’ensemble e la dynamique sociale. (Castells, 1972 : 144)
Nous habitions le même palier mais elle avait des orbites, des parcours qui n’étaient pas les miens. Ramenés à ce qu’ils avaient de plus quotidien et de plus élémentaire, j’ai constaté que les usages quotidiens que nous avions elle et moi de l’espace différaient significativement. (Pétonnaient)
Apports et limites du fonctionnalisme
Méthode : observation participante.
Relativisme culturel : chaque institution doit être interprétée en rapport à son contexte propre.
Est une doctrine conservatrice qui fige les sociétés et ne permet pas de réfléchir aux changements sociaux et conflits.
S’attache aux problématiques des organisations sociales, en négligeant la signification symbolique des comportements humains.
Apports et limites de l’approche situationnelle
Méthode : observation directe (mais risquée, car la situation n’est pas prévue; elle ne peut donc pas représenter le cœur de la méthodologie). C’est plutôt une « supplémentaire », qu’on peut saisir en cours de route.
Permet de réfléchir à des interactions sociales en constitution, et de replacer le social dans l’espace.
La méthodologie de l’approche situationnelle demande un grand sens de l’observation, mais qui n’assure aucunement des données pertinentes (on ne peut pas vraiment s’en servir comme cadre méthodologique, en raison de la valeur imprévisible des observations).
Conclusion
On peut trouver un entre-deux parmi les différentes méthodologies; on n’est pas obligé de se cantonner à une seule méthodologie.
Notes
- C’est un phénomène psychologique plutôt latent, qui survient quelques mois après son arrivée dans une culture. On s’adapte progressivement, pour devenir fonctionnel dnas cette nouvelle société, puis arrive le « choc » : on se rend compte que notre présence n’est pas bienvenue, certaines choses ne fonctionnent pas du tout. Retour ↩