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Le culturalisme américain

Postulats de base

On incorpore les normes sociales et culturelles du le milieu dans lequel on grandit.

Débat entre nature et culture : pour faire de l’anthropologie, il faut avoir un minimum d’attrait pour l’influence culturelle (autour de structures politiques et de mondes symboliques). La biologie et la génétique ont des arguments très valables; ce n’est simplement pas ce qui intéresse l’anthropologie.

Franz Boas (1858-1942)

C’est la figure fondatrice de l’école nord-américaine.

Il rejette l’évolutionnisme et toutes les explications biologiques. Il est le premier à mettre de l’avant le relativisme culturel.

Il est conscient que les cultures bougent, elles ne sont pas statiques. Les adultes sont fortement influencés par l’habitus (cf. Bourdieu).

Boas a fait beaucoup de terrain. Il insiste sur une approche contextuelle.

Contre le diffusionnisme, il refuse de voir les cultures comme une simple addition de traits culturels; les traits culturels à eux seuls ne veulent rien dire.

Il refuse, comme le fait toute son école, de chercher des lois universelles dans la nature humaine.

Ruth Benedict (1887-1948)

Elle rejette le déterminisme biologique et le remplace par un déterminisme culturel très fort. Son texte présente des problèmes méthodologiques majeurs (ce n’est pas avec trois exemples et trois semaines de terrain dans chaque population qu’on arrivera à tirer des analyses suffisantes).

Elle présente une nouvelle perspective sur le genre, en le fluidifiant et en minimsant sont importance vis-à-vis de la culture.

Le livre essentialise des peuples entiers.

Benedict relativise tout de même son propos en reconnaissant l’irréductibilité des facteurs biologiques.

L’anthropologie de Benedict est très naïve; il faudrait faire des analyses beaucoup plus étendues pour tirer de réelles conclusions.

Pour autant que son ouvrage soit très problématique, Benedict est cependant très honnête avec ses résultats.

Benedict a recours à énormément de clichés en essentialisant le peuple japonais.

Margaret Mead (1901-1978)

Mead introduit dans la discipline des thèmes nouveaux :

Elle est formée par Boas. Benedict l’encourage à poursuivre son doctorat.

Elle ne fait presque pas de terrain, ne lisant que de la littérature secondaire; elle ira en Papouasie, mais ne fera pas d’anthropologie du proche (restera en observation éloignée avec ses compatriotes).

Mead souligne l’existence d’individus atypiques; les facteurs biologiques et culturels n’expliquent pas tout.

Néanmoins, elle propose la possibilité à tous de pratiquer des activités selon leurs dons (du tricot pour les hommes; jouer au soccer pour les femmes).

Les travaux de Mead et Benedict, aussi problématiques soient-ils, sont polarisants pour leur époque.

Question principale : les troubles, dont souffre notre adolescence, sont-ils dus à la nature même de l’adolescence ou à notre civilisation? L’adolescence […]

Derek Freeman rapporte que Maragret Mead s’est fait mentir par les habitantes de Samoa (alors qu’elle les prenait au sérieux).

Freeman, très intégré à la culture Samoa, s’est donné pour mission de démolir les travaux de Mead, bien davantage que de chercher à comprendre la société. (Cependant, il «s’est très mal comporté» et a proposé des théories très biologisantes.)

Margaret Mead avait été érigée en figure toute-puissance, incriticable, dont on ne pouvait remettre la parole en cause.

On refusait d’entendre la voix de Freeman qui s’opposait à Mead.

Marshall Sahlins (1930–)

Les anthropologues « à tendance anarchiste nord-américains ». Sahlins s’est rapproché des groupes marxistes et est un des premiers à introduire la sémiotique1 dans la discipline.

Pour Sahlins, toute la culture est symbolique, est question de symboles.

Gananeth Obeyesekere oppose à Sahlins sa vision selon laquelle un homme blanc ne peut comprendre le peuple indigène hawaïen. Le débat est celui de pouvoir tenir un discours sur une autre culture (fondamentale en anthropologie); l’argument ne serait pas recevable, sinon cela voudrait dire qu’il faudrait n’étudier que les gens de notre couleur, âge, sexe, milieu socioéconomique, etc. – ce qui serait contraire à l’anthropologie.

Clifford Geertz (1926-2006)

Geertz utilise l’herméneutique et transforme le culturalisme en « textualisme » en conservant l’idée que chaque culture est un monde en soi.

Il utilise la notion de texte.

Il donne à la notion de texte deux sens :

Geertz propose la notion de description dense (thick description) : en observant plusieurs fois le même phénomène (comme un clin d’œil), il faut dégager les signes contenus dans cet action (poussière dans l’œil, complicité, ironie, etc.), et surtout les bons signes (c’est peut-être plus souvent volontaire que le résultat d’une poussière dans l’œil).

Quel est le sens derrière les actes?

Il y a deux méthodes interprétatives possibles :

Méthodologie?

Notes


  1. La sémiotique peut être résumée comme l’étude d’un système de sens. Retour ↩