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L’autorité dans les environnements numériques (Marcello Vitali-Rosati)

L’autorité se reconfigure.

Autorité ≠ pouvoir

D’autres formes d’autorité

On ne comprend pas comment ça marche, personne ne nous force à nous servir de ces services, pourtant l’adhésion est immense.

~99,3% des utilisateurs de Google ne vont pas plus loin que les 10 premiers résultats sur des millions – un niveau de confiance extrême. Idem pour les cartes google – on n’a plus à regarder l’environnement avec nos yeux, on ne fait que fixer la carte de google (sur le téléphone).

D’où vient l’autorité?

Exemple: amphithéâtre prestigieux avec un orateur sur scène. L’amphithéâtre est un dispositif qui forge la confiance – les centaines d’étudiants ne connaissent pas le prof, ne savent pas qui il est, mais lui font confiance grâce au dispositif architectural de l’amphithéâtre.

Dans les environnements numériques, la spatialisation est fondamentale. Comment l’autorité est-elle distribuée? Pourquoi écoute-t-on la personne qui parle plus que les autres? Les protocoles, la disposition des boutons et des fenêtres dans les interfaces – toutes ces choses qui structurent l’espace numérique sont fondamentales, on prend peut-être plus de temps pour les décrypter, de nouveaux acteurs (figures d’autorité) émergent.

2016, année de la post-truth: on a l’impression d’assister à une certaine décentralisation de l’autorité. Une entreprise de la Silicone Valley acquiert autant sinon plus d’autorité qu’un état. Les autorités canoniques (comme les états) ont de la concurrence. Ce que dit un quidam sur un forum médical peut avoir beaucoup d’autorité.

Nous faisons confiance (pour la sécurité) à 2 acteurs, les fabricants de téléphone Apple et Google. Certaines transactions bancaires ne passent que par les applications sur téléphone, «pour des raisons de sécurité» (sécurité = question d’ordre publique), et donc en passant par les 2 seules entreprises.

Lorsque cela devient une obligation, ce n’est pas de l’autorité, c’est de l’autoritarisme (violent). En ce moment, on a l’impression que c’est une autorité gentille, personne ne nous obligent.

Avec ces nouvelles autorités «gentilles», on perd complètement la dimension collective et communautaire. L’autorité passe d’une dynamique collective et communautaire à une dynamique extrêmement centralisée (et frontières brouillées avec les états).

Exemple à part: Wikipédia

Investir collectivement les espaces numériques

Wikipédia est la seule plateforme «collective» avec une autorité comparable aux grands joueurs privés (autorités privées, compagnies).

Jitsi: le code est ouvert, les principes de fonctionnement sont négociés par une communauté.

Pour des espaces pluriels: plusieurs espaces qui permettent les opinions multiples.

Métaphore: les jardins partagés, des biens communs qui n’appartiennent à personne.

Jardins

Importance de l’appropriation

Configurer sa machine, son ordinateur

Le plus grand risque c’est celui créé par l'uniformisation (pas nécessairement par les avis divergents, même par les communautés isolées comme Qanon).